Séances de dépistage de la fragilité des seniors

Publiée le 25 avril 2023

 

Le 11 et le 18 avril ont eu lieu trois séances de dépistage de la fragilité des seniors sur les communes d’Anthisnes, Marchin et Tinlot avec 32 personnes inscrites. Ces séances étaient proposées par deux ergothérapeutes du réseau ERGO2.0 et organisées par le Gal, les 3 assistant.es de vie des communes d’Anthisnes, Marchin et Tinlot et la commune de Nandrin.

Nous avons tous notre propre regard sur la vieillesse et d’autant plus lorsqu’il s’agit de la nôtre. Pour mieux comprendre cette notion de dépistage de la fragilité, je vous invite à lire l’article de Marianna Gawrysiak, neuropsychologue spécialisée en gérontologie et l’histoire de Jean-Jacques. Elle nous propose 3 manières de vieillir.

https://avant-age.ch/les-3-manieres-de-vieillir/

 

Il ne serait pas faux de dire qu’il y a autant de seniors que de manières de vieillir. Mais, pour y voir un peu plus clair, les gérontologues, dans de nombreuses études récentes, sont parvenus, un peu schématiquement il est vrai, à regrouper toute cette population en trois catégories : les robustes, les fragiles et les dépendants. Nous devons à la gériatre américaine Linda Fried, professeure à l’Université de Columbia, les définitions et les caractérisations des « trois formes du vieillissement chez la personne âgée ».
Quel est l’intérêt, me direz-vous, de cette distinction des différentes manières de vieillir ?
« Premièrement, elle permet de lutter contre une forme d’âgisme assez courante qui consiste, par une généralisation abusive et discriminante, à mettre « tous les vieux dans le même paquet » en ne leur attribuant que des caractéristiques négatives.
Un atout important de cette distinction est de mettre l’accent sur la prévention. De nos jours, il est tout à fait possible de vivre longtemps en bonne santé, d’appartenir pour de nombreuses années au groupe des robustes. En décelant à temps les premiers signes de fragilité, on peut parfois en ralentir, voire en arrêter la progression, et surtout empêcher que cela ne débouche sur une dépendance.
Enfin, cette classification permet de mettre en évidence une distinction importante entre l’âge chronologique, l’âge physique et l’âge cognitif. Parler d’un vieillard de 86 ans ne dit rien de l’état de santé de son corps et de son esprit. Certains nonagénaires ont encore toute leur tête et se sentent à l’aise dans leur corps, pendant que des sexagénaires ressentent déjà clairement des affaiblissements de l’un et/ou de l’autre. En fin de compte, pour notre classification, ce n’est pas l’âge, mais l’état de santé physique et cognitif qui est déterminant. »*
*Blog Avantâge de Marianna Gawrysiak

Ce 11 et 18 avril, les ergothérapeutes Hélène Goffinet et Véronique Mehauden du réseau ERGO2.0 nous ont proposé des séances de dépistage de la fragilité chez les seniors afin qu’un maximum d’entre eux fassent partie de la catégorie des robustes et ce le plus longtemps possible. Ces séances ont lieu dans le cadre du programme « Vivre et vieillir en santé ».
L’ergothérapeute vise l’autonomie de la personne càd sa capacité de choisir. Une personne indépendante est encore capable de « Faire » toute seule. Par contre une personne dépendante ne pourra plus réaliser seule certaines tâches mais pourra encore être autonome si elle a gardé sa capacité de « choisir ».
Certaines personnes se prennent bien en charge, la séance de dépistage leur permet de prendre conscience qu’elles sont sur la bonne voie et d’insister sur certains aspects de leur santé auxquels elles doivent faire plus attention. Contrôler les yeux, c’est bien mais les oreilles doivent également faire l’objet d’un contrôle.
D’autres, reconnaissent ne pas faire attention à leur santé et n’être plus allés chez un cardiologue depuis 10 ans. Ou encore pour certains, les difficultés liées au vieillissement ne les concernent pas, un jour ça peut arriver mais pas à eux, nous parlerons de déni. Ils vont le moins possible chez le médecin et voient ce qu’ils veulent bien voir. L’ergothérapeute aura pour objectif de les aider à ouvrir les yeux sur un futur possible sans jugement et avec bienveillance.

Qu’entendons-nous par prévention ? C’est consulter régulièrement divers spécialises, ophtalmologue, ORL, cardiologue, …, être suivi par son médecin traitant pour les traitements en cours, effectuer des prises de sang régulières, s’assurer de sa bonne santé physique et mentale par un suivi de la dépression si nécessaire. C’est également préparer la suite, préparer le grand âge où les fonctions (nutrition, vue, mémoire, mobilité,…) peuvent se réduire.
Ces séances permettent de mettre le doigt sur certaines choses, c’est un moment d’écoute, les personnes parlent de leur situation, se confient. L’ergothérapeute donne des pistes et les redirige vers les assistant.es de vie déjà bien reconnues par les seniors sur le territoire.
Et enfin, les seniors repartiront avec un outil qu’ils pourront utiliser seule, le test de dépistage de la fragilité qui évalue la mobilité, la nutrition, la vue, l’audition, la mémoire, l’humeur, la mobilité.