Vieillir à la campagne! Quelles solutions de logement? compte-rendu

Publiée le 16 décembre 2019

La conférence qui a eu lieu à Marchin le 21 novembre 2019 a rassemblé 60 personnes (citoyens, élus, professionnels) venues de Marchin mais également des communes avoisinantes.

En voici le résumé
Pierre Vanderstraeten : « Habiter, bien plus que se loger »

Pierre Vanderstraeten est sociologue et urbaniste, il nous parle « d’habiter » un lieu, qui est de vivre habituellement quelque part, d’y avoir ses habitudes, qui est bien plus que de « se loger », qui est le fait de séjourner temporairement ou durablement dans son logement.
Les lieux de vie, le logement, le quartier, le village doivent faire une belle place à la convivialité et à la résilience. Une attention doit être apportée à créer des systèmes résilients et à concevoir des lieux de vie qui peuvent s’adapter facilement aux besoins nouveaux. Des logement trop adaptés et spécialisés pour une situation aura du mal à pouvoir évoluer. La conception des intérieurs des habitations doit permettre la modification facile de ces aménagements intérieurs.
L’aménagement des espaces publics doit privilégier la création de lieux conviviaux permettant des lieux d’accueil aux abords des maisons plutôt que de concevoir la rue à la seule fonction de mobilité. Les espaces devant les habitations pourraient accueillir l’imprévisibilité.
Pour pouvoir créer de nouveaux services publics, surtout à la campagne, il est nécessaire de disposer d’une demande suffisante. Pour ce faire, il faudra donc renforcer nos villages en terme de nombre d’habitants. nous pouvons envisager de construire des logements dans les espaces laissés libres : sur les parcelles déjà construites, dans certains jardins, entre les habitations existantes, en divisant les logements, etc.
Les pratiques émergentes concernent la mise en commun et le partage est au centre de la création de projet : écovillages, écoquartiers, villes en transition, habitat solidaire, espaces partagés, etc. La reconnaissance de l’interdépendance est nécessaire. L’émergence de modes de vie plus en commun permet de répondre aux besoins en matière de logement. Parmi d’autres, citons : coopérative locataire, habitat groupé, habitat solidaire, abbeyfield, community land trust, logement intergénérationnel, logement kangourou, etc.

Habiter, bien plus que se loger – GAL Condroz 21 novembre 2019 [Mode de compatibilité]

Stéphanie Scailquin, échevine de l’urbanisme à Namur : « Comment habiter sa maison à tout âge »

La ville de Namur a élaboré des documents d’encadrement pour permettre aux personnes de pouvoir rester le plus longtemps possible dans le logement de leur choix.
Y penser le plus tôt possible permet d’éviter de se trouver piégé par un imprévu médical, de favoriser les changements de volume en fonction de l’évolution familiales, d’accueillir facilement des proches, …
Le guide de bonnes pratiques « logement adaptable et adapté », élaboré avec des architectes et des professionnels, propose des pistes et des principes pour que les logements créés puissent être facilement adaptables : par des travaux légers, sans toucher à la structure portante du bâtiment, sans devoir modifier les espaces communs et les réseaux techniques, sans diminuer le nombre de pièces principales.
Aussi, la ville exige que tous les nouveaux projets immobiliers comportent 20% de logements adaptés ou adaptables.
Il est toutefois constaté qu’il est plus facile de créer des logements adaptables ou adaptés en construction neuves que lors de rénovation de bâtiments existants.

191121 Guider vers le logement adaptable (conférence Pays des Condruses)

Delphine Guyot, de l’asbl 1 toit 2 âges : « Logement intergénérationnel »
L’asbl 1 toit 2 âges accompagne des seniors et des étudiants dans leur projet de se loger dans le même logement, ce qui permet d’atténuer le sentiment d’isolement.
Il existe deux types de formules : la première « formule-service » consiste à fournir le logement de l’étudiant pour un prix économique, l’étudiant étant présent régulièrement et le soir et rendant des services 5h par semaine maximum. Dans ce cas, l’indemnité d’occupation est de l’ordre de 180 €/mois. La seconde « formule classique » prévoit le logement de l’étudiant avec une participation aux charges de l’ordre de max 300€/mois.
Il est d’abord proposé une rencontre entre l’habitant et l’étudiant afin de voir si les personnes peuvent se correspondre avant de se lancer dans l’aventure.
Le système fonctionne bien avec des étudiants car il est très souple : pas de domiciliation, pas de changement de composition de ménage, pas de contraintes de location de kot, si cela ne fonctionne pas, il est possible de mettre fin au contrat très rapidement.
Pour nos campagnes, qui comportent peu de demande en matière de logement étudiant, il pourrait être réfléchi de transposer la formule pour de jeunes travailleurs ou d’inverser le concept : un senior chez un couple plus jeune.

Présentation1toit2AgesMarchin [Mode de compatibilité]