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"Des prix 50% moins élévés !"

13 novembre 2025 par
"Des prix 50% moins élévés !"
GAL Condruses

Ces derniers mois, les promesses alléchantes de réduire sa facture d'électricité grâce aux communautés d’énergie fleurissent. "Des prix 50% moins élevés". Si ces messages sont séduisants, il est urgent de regarder au-delà du slogan. La réalité économique et technique est bien plus complexe, et les gains, loin d’être automatiques, peuvent parfois se transformer en charge financière.

1. Le mirage du calcul simpliste

On vous promet une réduction de 50% sur votre facture ? Prenons un exemple : le soleil, source d’énergie des panneaux photovoltaïques, n’est présent au mieux que la moitié du temps sur une année. Cette seule évidence physique rend déjà un gain de 50% extrêmement difficile à atteindre.

2. Les communautés d’énergie : difficile d’y voir clair

Le concept est beau : des voisins produisent de l’énergie verte et la partagent. Mais la pratique est un casse-tête. Pour en bénéficier et réduire de manière conséquente votre facture, il faut que votre consommation électrique coïncide avec les surplus de production de vos voisins. En clair, votre lave-linge doit tourner quand leurs panneaux produisent trop. Cette synchronisation est loin d’être évidente et nécessite une gestion active, souvent difficile au quotidien.

3. La facture finale : des gains anéantis par des frais

Pour participer à ces opérations de partage, actuellement la majorité de vos fournisseurs classiques vous imposeront un "forfait partage d’énergie". Ce coût fixe peut, dans le meilleur des cas, rogner une partie de vos économies. Dans le pire des cas, si vos gains sur l’énergie partagée sont faibles, ce forfait peut les annuler complètement, voire vous faire perdre de l’argent. Vous payeriez alors pour un service qui ne vous rapporte rien.

4. Le business des communautés d’énergie

Un gestionnaire en prélevant 0,025 € par kWh échangé (0,085-0,060= 0,025€/kWh) a un modèle économique structurellement rentable, surtout appliqué à grande échelle. Or, ces acteurs omettent souvent de préciser que ces opérations de partage peuvent parfaitement être mises en place par des citoyens, de manière autonome et sans intermédiaire. La preuve ? La région de Bruxelles, qui bénéficie d’un cadre réglementaire facilitant ce type de projets, compte de nombreuses communautés énergétiques intégralement gérées par et pour les citoyens, ce qui prouve la viabilité du modèle citoyen.

Conclusion : Soyons vigilants !

L'énergie verte et les modèles collaboratifs sont l'avenir. Mais pour qu'ils profitent réellement aux citoyens, la transparence est cruciale. Les gestionnaires peuvent, il est vrai, apporter une expertise et des outils d'optimisation précieux, mais ils ne sont pas indispensables à tous les projets. Avant de vous engager, exigez des chiffres clairs, lisez les petits caractères concernant les forfaits et posez-vous la question : cette belle promesse résiste-t-elle à un calcul réaliste ? Ne vous laissez pas séduire par un discours simpliste ; la réalité, elle, ne l'est pas.


Nous avons développé DimCE pour mieux comprendre ces enjeux. La CWaPE le mentionne dans son rapport sur le partage d’énergie (p. 65, RAPPORT CD-25b20-CWaPE-0109/78). Vous pouvez le consulter ici :  https://www.galcondruses.be/blog/energie-6/nouvelle-outil-dimce-version-1-24-logiciel-simulateur-operation-de-partage-et-communaute-d-energie-50  


https://www.cwape.be/publications/document/6346 


 

"Des prix 50% moins élévés !"
GAL Condruses 13 novembre 2025
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